Cet ouvrage clair, bien écrit et soigné dans sa présentation, est une synthèse remaniée de la thèse de doctorat en sciences de l’éducation soutenue par Marie-Élise Hunyadi à Genève en 2019 sous la cotutelle de Rita Hofstetter (Genève) et de Rebecca Rogers (Paris-Cité). Le propos n’est pas de retracer la lente et difficile affirmation de la présence des femmes dans les facultés et universités et le maintien durable de forts stéréotypes de genre sur leurs capacités, leurs fragilités et leurs spécificités. Il existe de nombreux travaux désormais sur le sujet, avec la thèse d’Amélie Puche (2022) sur la France, le livre de Carol Dyhouse (1995) sur la Grande-Bretagne ou celui de Barbara M. Salomon (1985) sur les États-Unis. Pour la France, on sait que les femmes représentent 3,5 % du public étudiant vers 1905-1906 pour 25 % en 1935-1936, les figures de pionnières étant également bien connues comme Julie-Victoire Daubié ou Emma Chenu. Le livre s’intéresse à une association internationale fondée en 1919, aux lendemains de la Pre-mière Guerre mondiale par des Anglaises et des Américaines, la Fédération internatio-nale des femmes diplômées des universités (FIFDU en Français) et qui progressivement s’élargit à de nombreuses nationalités, son but étant d’abord d’aider à l’insertion professionnelle plus égalitaire des femmes diplômées de l’université, puis les décennies pas-sant, de militer pour le développement de l’éducation des filles et des femmes à tous les degrés au sein des instances internationales en particulier par le relais de l’Organisation des Nations Unies (ONU) après 1945.
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Jean-François CONDETTE
Laboratoire IRHiS (UMR-CNRS 8529)
Université de Lille